Si je te dis « reconnexion à soi », qu’est-ce que ça signifie pour toi ? Peut-être simplement une phrase de développement personnel qui paraît très abstraite ?
Je te partage ici une expérience de vie et le cheminement intérieur qui en découle dans l’espoir que, peut-être, ce partage t’aide à cheminer toi aussi dans ta forêt intérieure.
La reconnexion à soi… Il m’aura fallu être immobilisée à cause d’un genou récalcitrant pour m’intéresser à ce que cette suite de mots signifiait pour moi et pour me rendre compte à quel point c’est une chose qui me manquait.
Janvier 2020, cinquième luxation du genou survenant en pleine course dans la forêt. Je suis stoppée net dans ma course effrénée de changement de vie orientée dans le mauvais sens.
Un mois d’arrêt, la perspective d’une opération nécessaire (et donc une plus longue immobilisation) et le premier confinement : je réalise que peut-être le temps est venu pour moi de me poser les bonnes questions.
De quoi ai-je vraiment envie ? De quoi ai-je vraiment besoin ? Comment le mettre en place ? Et là, blocage…
Je ne te cache pas que j’ai engagé un long chemin soulevant des pierres qui jusque-là ont permis d’enfouir beaucoup de choses. Mais sur ce chemin, j’accepte d’être enfin pleinement moi.
De belles rencontres se sont créées par mon acceptation de ne pas tout contrôler et de me laisser parfois guider par mon instinct. Tu sais, cette idée qui naît et que l’on sait bonne pour soi, qui fait vibrer notre cœur et que notre esprit ne comprend pas toujours. T’arrive-t-il de l’écouter ?
Je poursuis ainsi le chemin en acceptant cette reconnexion à mon instinct et à ma part « sauvage » et nature, en apprenant à assumer mes parts de lumière et d’ombre car, en tant que femme, je ne suis pas linéaire et c’est ce qui fait ma force.
Récemment, je me suis baladée dans une forêt non loin de chez moi, une forêt où j’avais l’habitude d’aller. Ce jour-là je l’ai découverte avec des yeux nouveaux et mon chemin intérieur a vraiment pris un nouveau tournant.
Là, au pied d’une petite mais puissante cascade, j’ai retrouvé mon enfant intérieur. Nous nous sommes serrés dans les bras et je lui ai demandé pardon de l’avoir si longtemps brimé. Pour fêter ces retrouvailles nous avons pataugé dans l’eau glacée, marché pieds nus sur la terre et les cailloux, scruté les rayons du soleil perçant à travers les arbres, cueillis l’ail des ours et donné des sensations fortes à mon cœur en faisant du vélo entre les arbres.
Pour clôturer ces moments, je lui ai lu un conte, réchauffée par le soleil et assise sur une souche recouverte de mousse. J’ai lu à voix haute, pour faire profiter chaque être dans cette forêt de ce sentiment de plénitude, de gratitude et de liberté. Et tu sais quoi ? J’aime à croire que les chants des oiseaux et le bruit des arbres grinçants sous le vent étaient là pour accompagner ce partage…un moment suspendu.
Je suis toujours en chemin mais j’avance pas à pas en m’entourant de personnes qui sèment des étoiles dans mon ciel. J’essaie de mon côté de semer des instants de plénitude dans mes semaines, de me donner du temps pour savoir où je veux aller car ce que j’aurais à offrir alors n’en sera que meilleur.
A partir de là, j’accepte et j’assume de continuer à être émerveillée par les fleurs, les champignons, les mini écosystèmes et les animaux aperçus furtivement (j’ai d’ailleurs un très bon radar à écureuils !) ; par la force ou le calme des rivières, la complexité et la diversité des forêts, les rayons du soleil qui percent les nuages noirs chargés de pluie, et les arcs-en-ciel qui en résultent parfois ; par l’odeur du foin frais que l’on étale pour protéger les légumes que l’on fait pousser avec amour…
Un des messages que je veux te transmettre à travers ces lignes est : soyons fières de pouvoir encore être émerveillés par la moindre parcelle de vie car je crois qu’en cette période de chamboulement climatique et sanitaire, il est essentiel de la célébrer dans ses moindres détails.
Et toi, ami(e) voyageur, sur quel chemin es-tu ? T’arrive-t-il de t’arrêter dans ta forêt intérieure pour y redécouvrir ta force de vie ? Prends-tu le temps d’écouter les oiseaux, de sentir l’odeur du bon pain et de câliner ton enfant intérieur ?